Brito Tri
Deux ans après la sortie du Brito Original, forts d’un accueil critique et commercial encourageant, nous décidons d’augmenter la famille. La question, longtemps débattue, doit trouver une réponse raisonnable car les limites du Brito sont faciles à identifier : c’est un caractère de titrage disponible en une graisse seulement, sans italiques et aux signes très, voire trop fortement “typés” pour se déployer sur des productions graphiques courantes.
Orientations
Deux options s’offrent alors à nous : d’un côté un simple aménagement du Brito Original, où les signes les plus complexes seraient substitués par des formes plus conventionnelles ; de l’autre, l’ouverture d’un immense chantier de conception d’un “Brito Texte”, entièrement pensé pour le labeur.
Un Brito “TRI”
Un compromis est trouvé : le Brito, désormais appelé “Brito Original” est conservé et augmenté de signes alternatifs plus conventionnels qui laissent libre chacun de composer avec les formes historiques ou non, et sera accompagné de trois graisses parfaitement distinctes au sein de la famille “Brito Tri” : un Ultra Light (Brito Fin), un Normal destiné au texte (Brito Regular), et un Black (Brito Du). De quoi largement patienter encore…!
Glyphes alternatifs
Il s’agit dans un premier temps de déterminer la liste des signes du Brito qui sont trop fortement “typés” pour une composition régulière en texte. Ces formes historiques font l’ADN du Brito bien sûr, mais s’éloignent tant des standards structurels qu’ils ralentissent la lecture, et font même parfois hésiter sur la compréhension de certains mots. Nous avons donc isolé 2 cas de figure : les lettres qui méritent un signe de substitution totalement différent, et les lettres qui méritent une variante légère pour s’intégrer de façon plus fluide dans le texte.
On ébauche bientôt quelques signes en Black et en Hairline du Brito pour générer par interpolation une petite dizaine de masters. Grâce à cet aperçu typographique, grossier mais parfaitement manipulable, nous retenons trois graisses avec précision pour obtenir un bon contraste de poids d’une variable à l’autre. Le Brito Fin est davantage un Ultra Light qu’un Hairline, et le Brito Du est davantage un Bold qu’un Black. Quant au Brito Regular, il est légèrement moins gras que le Brito Original, pour devenir la variable la plus adaptée au texte.
Ultimes étapes de kerning (travail chirurgical d’espacement entre les lettres) du Brito avant de générer les fichiers définitifs de la police de caractère.
Sortie officielle
Le Brito existe désormais en 4 versions : le Brito Original, dans sa graisse initiale et la série Brito Tri, avec un light, un normal et un gras, et pour chacune de ces 4 versions la possibilité d’utiliser les signes historiques ou les alternatives mentionnées ci-dessus. Nous présentons cette deuxième livraison du Brito à Brest en janvier 2014, sur l’invitation de Pascal Aumasson, directeur du Musée des Beaux-Arts de Brest.
Malou Verlomme, Yoann De Roeck et Fañch Le Henaff au Musée des Beaux-Arts de Brest (photo ©Le Télégramme). Le Brito est désormais le caractère employé en signalétique au Musée.